Déposition d'une ville (VIII)

Elle a des coups de coeur et résiste à s'endormir. Elle dormirait pourtant. Elle grappille dans les instants d'un ciel éblouissant une douceur juste aperçue. Elle résiste pour s'élever. Elle parle d'ombres qui la protégeraient mais qui ne montent pas et ne l'entourent plus. Elle résiste pour s'étourdir. La nuit n'est jamais pleine, ni noire, ni silencieuse. Elle est en souterrain sous le ciel où les échappées vont de haut en bas, où les souffles sont courts et les pas harcelés et elle se blottirait, s'écraserait presque sur des terres qu'elle n'habite plus, qui la repoussent ou l'empoussièrent de fausses raisons et d'immondices humaines. Elle voudrait dormir, profiter du silence, prier en silence, elle n'y est pas et personne ne l'écoute plus vraiment. Seulement des ombres qui lui volent sa nuit et la dépècent inexorablement.