Des murs succèdent aux murs, des vents chauds s'y perdent, des ombres s'y diluent dans les restes d'ombre des arbres blanchis à la chaux du ciel. La vie est mate, à peine le ciel respire, à peine il résiste. Des murs succèdent aux murs dans d'indécidables dédales avec ses entrailles rouillées, sonnantes et décharnées. On s'abrite comme on peut de la peur d'une vie qui se ferme, on ferme la porte.
Ce qui les sépare est un rite ancestral d'un respect forcé où chacun, isolé, cherche à se convaincre que c'est mieux ainsi. Mais ce rite n'est pas leur rêve, ni leur désir. Ils ont renoncé à se réinventer et je sais, dans son regard et son fin sourire, que par instinct elle pourrait rompre les faux sortilèges, cette invention humaine de l'injustice. Elle sait, dans le fond, faire la part des choses.
Nous les quitterons à la venue du soir. Sur la photo sa main fait signe, à peine visible et à peine retenue, qui l'empêche de tomber dans l'avant du monde et qui lui dit reviens.