Là se bornent à présent mes désirs. Me tenir debout en plein air et voir le ciel immense et bleu au-dessus de moi, contempler une dernière fois l’infini hurlant.
Paul Auster – Dans le scriptorium, 2006
Tu tombes, mais tu te relèves immédiatement, tu ne retiens pas ton souffle, tu as les gestes précis, ton visage ne laisse rien voir, tu tombes encore et encore tu te redresses, tu as passé une limite, celles des aveux qui plongent aux racines de ton être, tu vis bouleversé, tu entres dans un nouveau monde où les obstacles sont imaginaires mais tu trébuches, tu tombes cette fois plus lourdement et tu reviens meurtri, ton bras gauche a encaissé une forte secousse et cette douleur qui vient à ton esprit te laisse haletant, désemparé aussi, presque honteux, tu reprends position, tu n’as pas le choix, tu es le projectile et la cible, l’aile et l’air qui la porte, il faut y mettre la forme et dans l’entre-deux où tu avances, tu énonces les décalages qui anticipent tes pas, place tes rêves où ils doivent être, relève-toi, relève-les, mais tu tombes et tu n'as plus le choix, garde en mémoire les instants où se tenir debout ne demandait pas d'effort, place haut ce que tu veux atteindre, et d'autres pas encore qui décident de l'avenir, des horizons très proches comme des lointains voyages, tu tombes.
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