Argument de l'ironie, argument du renoncement. Il n’y a pas de rédemption sans mémoire, sans ajout d’une errance, traverser toutes sortes d’espaces pour frôler les repères déplacés des champs de mines, pas de rédemption sans égarement volontaire. L’argument est toujours le même, faire le tri ne sert à rien, alors tout accepter ou tout refuser, c’est encore la même chose. Dans la fuite, on ne voit rien, on s’appuie sur des dérives que l’on pense immobiles, qui sont de fait immobiles dans un espace qui se déforme à une rapidité effrayante, où nous perdons pied, littéralement. L’argument de l’incidence ne tient pas. Pourquoi chercher à épiloguer sur des lignes de fuite qui n’existent pas, qui sont des illusions de fils à suivre, qui tissent seulement le vide d’un vide plus grand devant nous. Pas de rédemption sans outrage à soi-même, dans la fidélité à soi-même. Continuer à traverser les champs dérobés de ces traces en nous de la vie et la mort à venir mêlées, au loin.
* Sur le concerto pour piano in sol majeur, Hob. XVIII de Haydn
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