------------ Le réel est en désordre, dérivant, en fin de course, égaré et trébuchant. Un réel qui ne donne plus d’images, qui en est envahi et les enfouit loin de visions possibles, un réel aveuglé d’un trop-plein de lui-même. Et in terra pax depuis la profondeur du réel. Ce qui monte à la surface est un silence, un presque silence d’un début de monde, une naissance dans le souffle des voix, les voix parcourues des aurores et des crépuscules. Il y a des nuits qu’on ne bouscule pas, qu’on devine, qui chantent le ciel en elles, tout autour d’elles, voiles, voilures et nuages qui s’évanouissent en elles, froissées des traces de l’ombre et du sillage des étoiles, jusqu’au linceul qui les recouvre, pour attendre la venue de nouveaux mots plus justes pour les nommer. Ce que je sais des nuits n’est pas en elles, mais de ce qui les porte et les élève, ce petit morceau d’univers dans les yeux. ------------
* Sur le Gloria in excelsis Deo - Gloria in D, RV589 de Vivaldi
Commentaires