Ni champ vide, ni disparition des orées. Tout est limite dans les vides, même les silences qui s’y installent malgré nous. Et toute parole est une limite imposée aux regards et aux visions qui s’accordent aux espaces que nous rencontrons, qui sont nos parades au dénuement. La nature est soulevée d’un seul mouvement, d’une seule portée. Les failles sont dans les mots, tout le vocabulaire abandonné des attentes et du voyage, au seuil des prochains départs qui tardent, nécessairement. Tout n’est que caricature d’un autre monde, une farce immonde. Et entre deux rivages, les disparitions sont entretenues dans des vides, versatiles ou incomplets. Ces vides arborescents sont la première entrave à notre marche, la première gifle reçue, le premier revers à notre intimité. Nous partions, nous sommes tombés du très haut rêve qui nous emportait. Nous ne sommes pas maudits, nos sommes abandonnés. Encore sur le départ, de l’autre côté des mots accumulés et des paysages bousculés d’artifices et de leurs bruits décalés. Voilà à quoi ressemble une rupture dans les vides qui nous emportent et nous rassasient. Nature soulevée du moment.
* Sur une musique de Ezio Bosso (… and the things that remain / Unconditioned - Following, a bird)
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