Le ciel est à portée de main, cassé sur l'horizon blanc, un instant privé de ses couleurs, retourné, pris dans la ligne indicible de sa révulsion, ciel touché du bout du ciel, en instance.
Le ciel est à bout portant, soufflé, qui hésite, qui recule au-delà de la limite qu'il dessine avec la terre, à l'unisson des étraves qui le traversent, lignes, faîtes, lumières en quinconce, barrières et frontières, jusqu'au tréfonds de son tremblement.
Car il tremble, de bas en haut. A l'ouvrage dans ses réminiscences où les épaves bleutées des nuages ne lui laissent aucun repos, argenté jaunissant de son élévation, ce ciel est en aparté de lui-même.
Voilà il plie ! Voilà il tombe ! Arc-bouté au sommet des lignes de fuite qui le rejettent, envahi d'éclaboussures et de vide, où la lumière se réfléchit sans cesse, il plie, il tombe sans mesure, au bout du silence qui monte en lui.
Le ciel est dans l'entre-deux de nos rêves, une place vacante en nous où il prend place, sa place.