Que sait-on des frontières ? Des lignes qui sous-tendent le silence alentour ? A l’approche des frontières, il y a le silence, le rêve de tout un chacun d’organiser le monde à sa main, puisque le monde est devenu une plaine immobile ; ni chant, ni vent, ni tout ce qui fait le mouvement, rien ne trouble les démarcations qui surgissent de la terre. Il faut suivre les frontières, les visiter, regarder en deçà et au-delà, respirer l’air qui pourrait, un jour, manquer, assujettir chaque lumière pour comprendre le regard, le regard porté du vide sur le plein ; le mouvement est à ce prix : un pas de côté pour apercevoir ce que la frontière cachait, un pas de côté pour éprouver ce regard, cette vie en nous qui ne se satisfait ni des limites du monde ni des frontières en soi.