Chère N...
Sur le pas de la porte - c'était au début du jour, la rue était silencieuse, cette odeur acre et humide de quelque brume de la nuit flottait encore dans l'air, il ferait chaud - le monde est ouvert, c'est-à-dire prêt à surgir.
Mais à cet instant, ce qui importe est la main qui tient la main, qui glisse pourtant lentement en se quittant, subrepticement, mais pour un instant seulement.
Puis la rue s'agite, c'est-à-dire qu'il faut accepter, momentanément, de se perdre de vue. Devenir ordinaire en somme. Mais la main tient toujours la main, leurs traces sont irrévocables.
Tout recommencera.