Comment le monde se divise-t-il ? De qui dépend-il pour se maintenir ainsi parcellaire et fragmenté - imparfait - qui ne contient ni cosmos ni machine ronde où tout flamboiement serait l'illustration de son unité ?
Où s'effondre le monde quand les séparations deviennent hiatus, quand un creux se vide et que les brêches ainsi ouvertes ne tiennent que par la lumière qu'elles laissent filer sur leurs bords ?
Rendez-vous demain sur les lignes de démarcations, toutes les lignes qui fragmentent la perspective et dressent les obstacles qui rendent exténuant le mouvement. Rendez-vous demain dans l'humaine condition du monde. Il y aurait, en trompe-l'oeil, des lignes qui se toucheraient, se rejoindraient, assureraient la solidité du maillage de sa matière ; une peau qui rassemblerait et éviterait la dispersion.
Au contraire, le monde se scinde - indifférence, faute, défaut. L'humanité manque de lumière et les rêves, comme tout rêve, enchâssés dans le vide, tombent encore.