A notre avance répondent des murs invisibles mais dressés, devenus infranchissables autrement qu’en reculant, jusqu’à tomber de peur, de cette peur de perdre la lumière, c’est-à-dire de perdre ce qui pourrait être vu ou ce qui pourrait être touché si nous n’avions pas renoncé – dans un détournement involontaire – à défaire, point par point, avec une minutie hors mesure, nos visions intimes, du dedans vers le ciel, du ciel vers le reste du monde, puis revenus à nos gestes, nos danses et nos chants, à détruire encore ce qui nous maintenait debout contre nous-mêmes. En quoi notre vie s’accorde-t-elle à ces frontières en nous qui n’ont d’autre consistance que celle de notre désespoir à les atteindre ?