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La méthode est le chemin après qu'on l'a parcouru. (Pascal Quignard - Abîmes, Dernier Royaume, 3)

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  • Darkness
  • Grandeur nature des sentiments
  • Monument Valley
  • Suites à Miami
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  • Premières années
  • Alep (2006)
  • Le mouvement du monde
  • Les royaumes à demi
  • Quentin
  • Les terrasses du ciel
  • Albuquerque
  • Roman
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  • Dans l'atelier
  • Voisins des arpents
  • Le droit-fil

Chez TheBookEdition

  • Curcuma
  • Chant premier
  • Requiem
  • Au(x) Demeurant(s)
  • Figures de la disparition (1975 - 2006)
  • La partition
  • A Renoir
  • Monument Valley
  • Donner un corps
  • Figures des sentiments (1998-2012)
  • Figures out, suites américaines
  • Le jardin capital
  • KHI ou Déposition d'une ville
  • NC - 49.78, Vol1
  • Compositions, notes et poèmes (1974-1978)
  • Monument Valley, nouvelles saisons
  • Les dissonances
  • Une incidence ou l'invention des livres
  • NC - 49.78, Vol2 - les tableaux
  • A minima
  • Assemblages
  • Tous les livres chez TheBookEdition
  • Monument Valley - Saison 9
  • Les tropiques bleus
  • Le tiers regard suivi de l'empreinte des ombres
  • Reprendre la figuration
  • Le silence About You
  • Digressions du réel
  • Toucher la terre
  • Quelques écritures mises bout à bout
  • Croquis instinctuels
  • Quelques apparences verticales 1
  • Quelques apparences verticales 2
  • Avant de tomber
  • La morte aux charmes
  • I95 ou la mémoire d’une nuit
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ENTRE-DEUX

Question de méthode : Les parcelles du ciel sont réservées. Les étais ont été placés, les escaliers en cours d'assemblage. Déjà une terrasse surplombe le vide devant soi. Ce n'est certes pas le plus effrayant. D'autres sont à venir pour lesquels les échafaudages sont déjà prêts. Le silence, à cet endroit de l'horizon, est très particulier : léger, limpide, subtil. Il faut en tenir compte durant les travaux.

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FAÇADE

Il y du dédain dans cette façade trouée, indifférente, retournée. Comme une solution de continuité vers l’abîme, comme une disparition de l’espace, comme un chemin vers la séparation. Plus loin, peut-être, d’autres ouvertures existent. Des portes ? Une porte ? De nouvelles lumières qui renouvèleraient la profondeur de champ jusqu’à d’autres impasses d’ombre ? Des segments où la lumière imposerait un autre silence ? D’autres ordres des choses ? Comment les imaginer ?

Elle est comme un écart en soi, inachevée, séparée de soi. Comme une fuite en avant, comme un cri étouffé, comme une main vite effacée. Plus loin, ou avant, de nouvelles trouées pourraient faire illusion, nous étourdir parce que, soudain, ce serait l'irréalité, le trompe-l'œil du vide, une ébauche de perspective où nous serions enfin vivants ? Pourquoi cette vanité de croire à un monde bienveillant ? L'imposture persiste et le judas est noir par lequel nous entrevoyons des fantômes en guise d'humanité.

L’architecte pose ses clôtures jusque dans notre sommeil. La paroi reste droite et dans l’ombre qui l’efface notre mémoire souffre, rompt, bientôt inhabitable, nouvel obstacle à notre vue. Plus loin, nécessairement, d’autres constructions, in progress, précipiteront notre renoncement. Se pourrait-il que nous soyons rappelés parce que, victimes des frontières, nous refusons de renoncer à notre dignité, dernière station avant d’être définitivement étourdis ?

La vie nécrose le désir.

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ALLER ET VENIR

Encore une question de méthode : s'arcbouter sur ce reste de nuage blanc en plein-ciel, nuage qui dérive sous le vent selon une trajectoire finie. Il se diluera dans la lumière, inexorablement.
Organiser cette vision, la rendre palpable, lui donner corps.
Les sentiments sont ainsi : ils surgissent, occupent la place, passent, résistent parfois, s'estompent, redeviennent le vent qui les ont portés, disparaissent.
Il faut incriminer le ciel. Il nous assassine en nous volant nos peurs.
Nous restons seuls.

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MARTEL EN TÊTE

Instinctivement, défaire la corde, délier le regard, laisser venir la mémoire.

Instinctivement, c'est-à-dire avec prudence.

Le temps ne compte pas dans les détours d'une mémoire vide qui cherche à combler les vides de la vie.

Avec regret pourtant pour les instants perdus de cet instant à naitre quand un seul rêve suffit pour être toute la mémoire, tout l'être, toute la vie.

Avec constance revenir au tout début du jour, tourner dans tous les sens la page déchirée - arrachée même - de cette mémoire en instance, toute entière pliée sur elle-même, comme un ultime obstacle à son apparition.

Marteler l'horizon qui lui tient lieu de lit et délacer les plis qui refluent en elle, s'aventurer plus loin jusqu'au terme des digressions qu'elle tisse pour feindre d'être. Assembler enfin ce qui semblait détruit.

Instinctivement, dénouer la corde qui la tenait, libérer la mémoire.

(Photo : Bombay, 2002)

 

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UNE PLACE AU CIEL

Forcer le trait pour comprendre la mécanique qui entretient les sentiments. C'est de l'amour, c'est de la haine. En fond de scène, une alternance d'ombre et d'ombre, la lumière venant réfléchir l'absence de désir.
L'angoisse de la fin du jour pour toute tisane ! C'est l'heure des non-dits qui vous sautent à l'esprit, les erreurs de jugement, les jugements à l'emporte-pièce. Piètre victoire ! Piètre dessein !
Les sentiments se mesurent aux dégâts qu'ils provoquent. D'eux naissent les sentiments tord-boyaux qui nous feront rendre l'âme.
Nous récitons nos petits malheurs comme des enfants de cœur la messe. Nous n'y croyons pas et pourtant nous tombons. La grande affaire ! La grande affaire ! (un ton plus bas).

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LA PORTE ETROITE

Ecrire à la fenêtre du ciel. C'est bien la meilleure posture qui donne ce grand sentiment de liberté - être souverain - qui donne à nos désirs une lumières et des ombres, qui magnifie l'instant-là, le seul présent (bien reçu) de ce bas-monde, celle qui conforte - aussi - notre humilité car nous sommes bien petits.
Répéter que le ciel est vide et, pour cette raison, y plonger sans cesse notre regard, non pour espérer y déceler quelque chose, mais pour y perdre ses sentiments et en retirer ce petit plaisir - qui serait vain ? - d'être-là.
Ecrire en bordure du ciel, au bord de sa vie. Il y a toujours une réception d'étoiles dans les regards lancés vers le lointain. C'est là une part de bonheur. Ne jamais fermer la fenêtre !

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ARMATURE

La forge, le marteau, le feu pliant, les coups battus des mots, l'ouvrier habile à former ce qui restait invisible, faire et paraitre, donner vie. Voilà toute la méthode : battre à la forge et se nourrir du bruit étincelé des mots. Revenir apaisé. Entre temps un plaisir a passé dans nos ombres et une ronde est née dans le ciel noir de l'espérance jamais venue.

Reprendre le chemin de la forge, y déposer les armes, les aveux, ses résolutions. Marteau en main, lancer haut le poing qui donne toute sa force au coup porté, petit à petit la forme désirée apparait, le désir prend sa forme, recommencer autant de fois qu'il faut et, même si le bras et tout le corps souffrent, redoubler cet effort de battre à grandes enjambées d'encre et de mots.

S'arrêter, mais ne pas y croire, ne pas s'arrêter, battre à n'en plus finir, même à la fin du jour, recommencer.

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RETOUR EN ARRIÈRE

A écrire Grandeur nature des sentiments, à se remémorer les petits faits qui y contribuent - les sentiments sont des accumulations de petits faits - à s'aventurer dans des recoins considérés jusqu'alors comme vides mais qui, à l'usage, recèlent encore des petits faits, à explorer cet horizon devant soi, tellement habituel qu'il en devenait banal, à reprendre la plume, le papier, une posture d'artisan à la table des mots, à se défaire du résultat, de l'attente du résultat, à considérer que l'urgence est toute relative à parfaire les textes qui s'écrivent, mais revenir inlassablement à cette forge qui souffle, ronfle et explose de tiraillements inexpugnables, à écrire puis lever le stylo, rester inerte, sentir son esprit se rassembler, à débusquer ce qui émerveille en soi, il y a une grâce et une candeur toujours neuves, de petit fait en petit fait.

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FIN DE PARTIE

Les petits sentiments comme les grands sont des agglomérats instables de particules incandescentes et monstrueuses, défaites sur leurs bords, presque détruites par le centre flamboyant qui les assemble pourtant, pour une danse qui durera ce que dure une danse.

Petits et grands finiront dans la même absence et le même silence. Ils s'éteignent telle la lumière d'une ligne d'un horizon qui disparait de lui-même, se désagrège et s'estompe dans la douceur d'une nuit d'été - volontairement.

Il n'y a pas de miracle, seulement un vide, des vides transmués en silence.

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FOULER LA TERRE

En prévision d'un retour et, dans ce trajet, une rencontre ; en prévision d'un grand désir dans un espace à peine plus grand que lui, un dé à coudre suffirait ; en prévision d'une lumière qui soulignerait un plissement d'œil, un pli moqueur de la bouche ; en prévision de cette incertitude à satisfaire le cœur, la raison, cette petite-âme-entre-les-deux et qui ferait rebrousser chemin, mais à l'envers, à contre-cœur ; en prévision d'une lumière plus éblouissante à l'approche des maisons qui se resserrent, des ruelles qui deviennent plus étroites, des étoiles devenues grouillantes dans l'eau des caniveaux ; en prévision de cette explosion rare des parfums et des couleurs dans la foule massée sur le seuil du monde à venir, tant espéré, tant redouté ; en prévision d'une grande clameur, bras levés, en foulant le tapis de braise du désir et de la reconnaissance dans une palabre de rédemption, mais c'est le cœur qui tremble et qui saute, et le souffle qui déraisonne ; en prévision de ce plein de sentiment qui alourdit les membres et allège la peur, la peur de cette terre qui monte en soi et rayonne inexorablement.

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