RETOUR SUR ALEP
Alep est une ville, une destination, une femme, une vision lumineuse du démiurge en nous qui feint de d'ignorer qui nous sommes et ce que nous ressentons, mais une vision interdite et assujettie à des ambitions plus grandes que lui qui se démet à chaque renoncement.
Alep est bleu-lavande, bleu-cerise, bleu-sang, tournoyante, filante, parfois grotesque jamais vulgaire. Elle est la sorcière inventée de la ville souterraine où nous finirons notre nuit, au bord des sentiments qui deviendront des spasmes, au seuil de toutes les couleurs qui envahiront le sous-sol déserté d'Alep.
Grandeur d'Alep, grandeur du souterrain.
Alep a cette vision d'elle-même, elle en joue, elle en jouit et si les hommes en noir, l'accaparant pour la plier à leurs désirs - de faux désirs pour renverser le ciel et la conformer à leurs mots - espèrent gagner sa confiance, elle y répond par un corps à corps monstrueux où, ouverte et gonflée de sang, elle les noie, les broie, les renvoie à leurs tombes.
Alep est blanche quand elle se lève, blanche du matin qui commence, blanche inassouvie de la nuit.
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